La boite à lettres

C'est mon idée fixe du moment : je guette le facteur et court dehors sitôt qu'il est passé. Si je ne suis pas à la maison à l'heure ou il passe, je me jette tout de suite dessus (sur la BAL, pas sur le facteur !!) quand j'arrive à la maison..

Je suis un chien enragé.
Quand j'ouvre la boite et qu'elle est vide, je suis triste, et je lui en veux d'être si vide, si moche et si creuse. Je grogne et montre les dents en rentrant... (je ne bave pas. C'est Limite.).

Des fois, elle est remplie de Pub... J'aime bien les Pubs, ça me calme et ça m'occupe 5 mn. Un os à ronger en buvant mon café. D'autres fois, il y a du courrier mais du "pas important"...  Du "qui fait chier". Je reconnais de suite l'importance de la correspondance, à son timbre, à son écriture, à son impression, son enveloppe..

Et là...
 

J'attends du courrier... VERY IM-POR-TANT.
 

Un courrier qui nous fera avancer d'une façon ou d'une autre... car pour le moment, nous sommes encore et toujours en stand by et dans le flou... Assurés, pas assurés, comment ? Qui ? Avec ou sans surprime ? Je ne sais pas...

J'espère que le courrier ne tardera pas trop car, je commence à être VERY IM-PA-TIENTE... je trépigne un peu (beaucoup) et ce n'est pas bon pour ma santé mentale, l'impatience ne me va pas (du tout).

 

Eric trépigne lui-aussi. Il est comme "un lion en cage".... Entre chien enragé et lion cloitré, la tension est palpable et parfois insupportable. Ne croyez pas que le lion l'emporte sur le chien ou, inversement. On est fort tous les deux mais... trop souvent l'ambiance est tendue à la maison. Et affrontement trop souvent il y a. Personne ne gagne, personne ne perd, ce n'est pas le but. On a pas besoin de ça. Ca nous épuise.
Le but c'est d'avancer. Pas de mourir à petit feu, à force de combat perdu.

Quand je lui demande s'il pense que ça ira mieux dans l'autre maison, il me répond que oui.

J'ose le croire.

Que ça ira mieux ... Je l'espère.
 

Le handicap nous suivra, j'en suis bien consciente. Je lui ai dis. Je ne sais pas si lui, le réalise, qu'il restera handicapé, même ailleurs, même dans une maison adaptée, même "chez nous".
 

Je VEUX croire que oui. Qu'il ira mieux. Je m'habitue à l'aphasie... j'aimerais qu'il en fasse autant.... Comment avancer autrement... Sans se résigner et espérer les progrès mais.... avancer, AVEC le handicap...